Pourquoi François Rabelais avait-il une maison à Langey ?
François
Rabelais fut un protégé de Guillaume du Bellay, seigneur de Langey. La
famille du Bellay est une illustres familles de l'aristocratie qui va
donner à la France des hommes dont le nom et l'oeuvre restent dans la
mémoire. La famille du Bellay remonte à Hugues Capet et elle est
originiaire d'une petite bourgade près de Saumur. Génération après
génération, les enfants du Bellay deviennent soit militaires, soit
prélats.
Sous François 1er, ils sont 4 frères (Guillaume, Jean,
René et Martin). Chacun sont destinés à portés soit les armes soit la
toge. Guillaume étant l'aîné, il hérite du titre de seigneur de Langey.
Jean et Guillaume joueront un très grand rôle dans les affaires de la
France. Le Roi les nomme au Conseil et les envoie comme ambassadeurs
chargés de négociations délicates. Ils ont par ailleurs, des opinions
politiques précises qu'ils défendent. Des opinions progressistes, qui
vont du côté des humaniste, de la Réforme et des hommes désireux de
transformer le Moyen-Age finissant. Ainsi, ils seront les indéfectibles
soutiens politique et financier de François Rabelais.
L'écrivain
va ainsi les accompagner dans leurs voyages et leurs ambassades,
faisant office de secrétaire particulier ou de médecin. La mort
précipitée de Guillaume, c'est Jean devenu cardinal qui lui assurera
une retraite paisible pour ses vieux jours à la cure de Meudon.
Guillaume
du Bellay, ou ses frères délaisseront le plus souvent leur seigneurerie
pour des missions plus prestigieuse. C'est pourquoi, il n'est pas
certain que François Rabelais soit réellement venue à Langey dans la
maison que Guillaume lui fit construire.
Guillaume du Bellay
Né
en 1491, il est l'aîné des quatre fils et donc l'héritier du nom et du
domaine des Langey. Sa carrière sera celle d'un soldat, puis d'un
diplomate. Il passe des grades es Arts à Angers et à Paris où il réside
de 1506 à 1509. A la cour du roi il devient un proche du duc de Vendôme
qui le prend sous sa protection. Comme soldat, il est envoyé en 1515 en
Flandre et quelques mois plus tard à Marignan.
Il restera 5 ans
en Italie au service du Duc de Vendôme, puis va dans le nord de la
France lors de la prise de Hesdin. En 1524, il est nommé gentihomme de
la chambre du roi et reste avec la régente mère du Roi, Louis de
Savoie, après le départ de François 1er pour l'Italie en 1525. Il mène
une mission secrète pour elle en Sicile et chez les Turc à Tunis. Il
prend part à la bataille de Pavie, où il est fait prisonnier. Il est
aussitôt libéré par ses valets. Mission en Italie pour faire évader le
roi, puis se rend à plusieurs reprises à Madrid pour le voir après son
transfert en Espagne...
Guillaume
du Bellay est envoyé auprès des Suisses, des princes Italiens et de
Venise, lors de la création de la Sainte Ligue contre Charles Quint
dans le but de doutenir moralement et financièrement l'alliance. Il se
trouve à Rome, auprès du Pape Clément VII lorsque le connétable de
Bourbon arrive dans la ville sainte avec son armée. Le seigneur de
Langey repoussera avec 25 autres compagnons français les assauts lancés
contre le château Saint-Ange où s'était réfugié le Pape. Ce dernier
s'échappe et il se rend le 5 juin 1527. Guillaume quitte libre l'Italie
pour tenter de prendre Naples. Une opération qui échouera.
Plus
tard Guillaume sera nommé gouverneur du Piémont, c'est en 1537. Il est
donc en Italie, en 1540, avec à ces côtés, son frère Jean (déjà
cardinal) et son protégé François Rabelais.
Le Seigneur de Langey obtient une renommée nationale et il se met par la suite à écrire ses Mémoires
Le
seigneur de Langey devint malades et souffre d'infirmité. Il demanda à
être relevé de son gouvernement du Piémont, et, ayant obtenu son congé,
il revint en France, porté en litière. il mourut au mont de Tarare,
entre Lyon et Roanne, le 9 janvier 1543. Rabelais fut présent à sa
mort. Le Duchat affirme que Guillaume du Bellay laissa cinquante livres
tournois de rente à Rabelais, jusqu'au moment où celui-ci aurait trois
cents livres de revenu en bénéfices. Les affaires de ce seigneur
étaient dans un état déplorable, à cause des dépenses qu'il avait
faites pour adoucir les souffrances d'une famine qui avait sévi en
Piémont. Peut-être est-ce pour tenir lieu de cette rente que René du
Bellay, évêque du Mans, frère du défunt, conféra à Rabelais la cure de
Saint-Christophe-du-Jambet. Il est certain que Rabelais fut titulaire
de cette cure, dont il touchait le revenu sans être obligé à résidence.
Rabelais
consacra un ouvrage latin à l'histoire des hauts faits de Guillaume du
Bellay. Claude Massuau, autre domestique de Guillaume du Bellay, le
traduisit en français sous ce titre : « Stratagérnes, c'est-à-dire
prouesses et ruses de guerre du preux et très Célèbre Chevalier Langey,
au commencement de la tierce guerre césariane. » L'original et la
traduction sont perdus.
Ses frères
Jean
(1492 - 1560) - Evêque de Bayonne, de Paris et de Bordeaux. Nommé
Cardinal en 1536. Il bénéficia d'immenses revenus liés à ses charges
ecclésiastiques cumulée.
René (1500 - 1546) - Evêque du Mans en 1535. Un homme pieux et attentif aux pauvres qui s'intéressait aussi à la botonique.
Martin
(1495 - 1559) - militaire, nommé lieuteant général de Normandie en
1551. Il écrivit ses Mémoires, qui devinrent un précieux témoignage sur
le règre de François 1er).